Jour de honte pour Saint-Nazaire. Ce matin à 4h39, à l'
"heure du KGB", comme dit notre ami
Bernard Grua, le Vladivostok a pris la mer pour essais, avec, pour la première fois, des marins russes à son bord, au nombre de 250, d'après la presse locale (1).
Nos journalistes auront remarqué, par ailleurs, que la population locale reste indifférente à la présence obsédante des militaires russes stationnés sur le Smolny. Et l'on pourrait compter sur les doigts de la main les quelques Nazairiens présents aux 3 manifestations organisées contre la livraison des BPC Mistral à la Russie poutinienne.
L'invasion de la Crimée, son annexion par Moscou, la modification des frontières par la force ont entraîné, ne l'oublions pas, une modification des limites des eaux territoriales dans la mer d'Azov, au bénéfice de la Russie. Celle-ci a pris le contrôle, de fait, de l'ensemble de la mer d'Azov et du détroit de Kertch, ce qui permet le blocus maritime de Marioupol, déjà encerclée par les troupes terrestres à la solde du Kremlin.
Voilà la destination future du Vladivostok, s'il n'est pas dirigé vers la Baltique. Mais Saint-Nazaire n'en a cure. Silence radio. Silence honteux. Qui fait prendre toute la mesure du "parti russe" en France et en Bretagne (en Europe ?). Et l'on voit même Jean Daniel, dans son édito du Nouvel Observateur, gloser sur Mme Le Pen et sur M. Poutine sans faire la moindre allusion à leur collaboration médiatique à propos des
"Mistral gagnons" (2)! Comment expliquer une pareille indigence ? Si ce n'est de la myopie, c'est de l'autocensure. Et quand les Verts protestent contre la livraison de ce sulfureux BPC, c'est uniquement à Bruxelles, par la voix de Yannick Jadot, député européen, mais surtout pas à Saint-Nazaire, au Conseil municipal !
"Mistral : une question d'honneur", selon F.-R. Hutin (Ouest-France du 06/09/14) ;
"Poutine à St Nazaire" , titrait récemment Le Monde , dans un des rares reportages d'analyse. On ne pourra cacher indéfiniment que le fer de lance du nouveau parti informel, le "parti russe" en France, est sans conteste le Front National.
Bonne navigation, MM. les Décideurs, en sa compagnie!
Xavier You.
(1)- La presse parisienne ne s'intéresse que médiocrement à l'affaire, obéissant aux consignes de dicrétion dispensées par le gouvernement.
(2)- A noter que J.-C. Blanchard, leader du FN nazairien, est un ancien de Lutte Ouvrière et de la CGT. Son origine de classe est-elle un gage de lucidité ? N'oublions pas que nombre d'ouvriers ont suivi Hitler aveuglément.
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